Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'Ecole de Jules
L'Ecole de Jules
Derniers commentaires
Archives
16 septembre 2008

Retour de flammes

Ce matin, au réveil, une étrange odeur de fumée régnait dans la maison... Une chaudière mal réglée ? Nous n'avons pas de chaudière. Une gazinière mal éteinte ? Pas de gazinière à la maison. Alors, quoi ? En ouvrant la fenêtre, horreur ! Une odeur insoutenable et, au même moment, une bulletin d'information annonçait un incendie qui avait sévit toute la nuit tout près de Terrats (Pyrénées Orientales)... Deux cents pompiers mobilisés, vingt-cinq hectares de pinèdes réduits en cendres, premier sinistre de la journée.

Quelques minutes plus tard, me voici dans la salle des profs. Des cris, des bras qui se lèvent, des collègues désespérés qui tournent sur eux-mêmes, une ambiance électrique. Cette fois, c'est le lycée qui suffoque. L'Education Nationale brûle ses moyens, calcine ses projets, étouffe ses missions. C'est un feu moins visible que celui de Terrats, sans doute, mais ô combien plus dévastateur ! Les enseignants, qui sont les premiers à sentir les fumées nauséabondes du brasier, hurlent qu'il faut sauver l'édifice. Combien entendent l'appel ? Quelques enseignants qui brûlent, quelle importance ! Aux yeux d'une majorité de la population, ce n'est qu'un sacrifice nécessaire de fainéants... Et vos enfants ? Et l'école de vos enfants ? Sur qui comptez-vous, exactement, pour former vos enfants ? Qui viendra, dans le cadre d'un service gratuit et laïque, former vos chères têtes blondes ? (ah ! ça y est ! vous venez de comprendre le titre du blog...) Oui, le pauvre Jules se retourne dans sa tombe de voir comment la France a massacré la plus généreuse des idées de tous les temps : celle de considérer l'Education comme un devoir de la nation envers ses enfants, envers TOUS ses enfants. Car je ne m'inquiète pas pour les gosses des quartiers huppés : il y aura toujours quelques précepteurs à plusieurs dizaines d'euros de l'heure pour leur proposer une formation "à la carte". Et les autres ? Les autres pourront toujours venir pleurer sur les cendres de l'École de Jules.

L'école flambe, donc. Et pour ceux que cela intéresse, voici comment. Un combustible : les heures supplémentaires. Un carburant : les classes surchargées. Autrement dit, tassez le élèves dans une seule classe (pas moins de 36 pour une classe de seconde) et bombardez simultanément les enseignants d'heures supplémentaires : il n'en faut pas plus pour déclencher l'étincelle meurtrière. Et si vous avez bien suivi l'opération, les enseignants ne sont pas les seuls sacrifiés dans l'histoire... Songez seulement à cette simple question : combien de fois un élève qui aura suivi des cours de langue dans une classe de 36 aura-t-il pu prendre la parole en cours, et donc améliorer sa pratique, durant toute sa scolarité ? Curieuse réponse que celle de notre ministre : créons des cours de soutien pour les élèves qui n'arrivent pas à nager dans des classes de 36, où l'aide individuelle ne peut pas être offerte... Des cours de soutien ? Le ministre a-t-il déjà consulté un emploi du temps d'élève de lycée ? Des journées de 8h à 18h, une heure à peine pour se restaurer le midi... Et il faudrait proposer du soutien ? Quand ? De 20h à 22 h ? Le dimanche matin ? Quand exactement ? Et puis, est-ce vraiment judicieux de prévoir des béquilles pour les boîteux alors qu'il suffirait de supprimer la marche pour éviter les chutes ?

Ah, Jules !... Relève-toi ! Ils sont devenus fous !

Publicité
Commentaires
M
Oui, oui, je comprends... Vous ne seriez pas dans l'enseignement, par hasard, mimosa51 ? C'est un cri de guerre assez répandu dans le milieu, en ce moment...
M
"Ras le bol"<br /> de l'école....
Publicité